« L’infatigable historien volant » : le Saint-Laurent selon Pierre Lahoud
Historien et photographe, Pierre Lahoud est un ardent défenseur du patrimoine et des paysages. Il parcourt le territoire québécois depuis plus de 45 ans pour en inventorier les trésors cachés, rapportant ainsi du ciel québécois et d’autres pays plus d’un million d’images. Une centaine d’expositions ont été réalisées, dont certaines à Paris, Berlin, Bruxelles, Mexico et Cracovie.
Il a choisi le point de vue des nuages pour exprimer son amour de l’architecture et des paysages du Québec, se faisant ainsi connaître comme « l’infatigable historien volant photographe ». Cette double passion pour le patrimoine et la photographie aérienne l’a amené à constituer au fil de ses milliers d’heures de vol une banque d’images unique. Son travail raconte l’occupation du territoire ainsi que les nombreux défis qui se posent pour sa conservation.


Pour Living with Rivers, Pierre Lahoud a accepté de nous livrer son témoignage sur le fleuve ainsi qu’une série de photographies légendées.
Témoignage. « Le Saint-Laurent fait partie de la confrérie des Grands fleuves du monde, ces grands fleuves qui ont été des fleuves de civilisation des fleuves qui ont conditionné la naissance et le développement des pays.
Le Saint-Laurent est au Québec ce que le Nil est à l’Égypte, le Rhin à l’Allemagne la Loire à la France.
Il y a un millénaire déjà, le fleuve était pour les populations nomades du pays un moyen de communications de diverses natures : pour échanger des produits, pour atteindre d’autres territoires, pour participer à des rencontres rituelles
Les Autochtones l’appelait « Magtogoek », ce qui en langue algonquine signifie le chemin qui marche.

Puis vinrent les Européens qui découvrirent la grande porte d’entrée du continent que constitue le golfe du Saint-Laurent. De mer en golfe, de golfe en estuaire, puis d’estuaire en fleuve, ils ont suivis une route qui les amena à l’intérieur du pays.

Le Saint-Laurent joue aussi le rôle de grand collecteur des voies d’eau qui drainent les vastes espaces du côté nord, dont le fjord du Saguenay qui est le fjord le plus méridional de tout l’hémisphère nord et qui est d’une beauté à couper le souffle.

Ce fleuve a aussi ses caprices ses contraintes voire ses dangers. On y compte plus de 2 700 îles, dont Anticosti, surnommée le cimetière du fleuve avec ses plus de 300 naufrages.
Le climat, la brume, les vents les courants marins, les hauts-fonds se coordonnent pour faire du Saint-Laurent une voie d’eau difficile et dangereuse. Ce n’est pas pour rien que tant de légendes en parlent.
Le fleuve a façonné les paysages qui l’entourent dont il constitue lui-même l’élément central. »
















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